La librairie est morte, vive la... ?

La quoi ?
Le monde de la librairie vit une mutation sans précédent, le commerce électronique et la dématérialisation du livre .
Comment les libraires doivent-ils s'adapter à cette nouvelle donne ?
Si la librairie d'aujourd'hui est morte, alors quelle sera-t-elle demain ?

mardi 26 mars 2013

Le livre numérique va-t-il tuer le libraire ? 2ème partie

La rencontre "Librairie et numérique : témoignages et partages d'expériences", a eu lieu lundi 4 février et voilà ce qui en ressort.

Tout d'abord, la présentation d'un extrait d'une étude du baromètre TIC de la région Rhône-Alpes, page 16.

Il me semble important de préciser quelques points.
L'étude parle "des librairies indépendantes équipées et connectées" (Feuilletez l'étude).

J'avouerais ne pas avoir compris sur le coup.
Moi qui cherche inlassablement des magasins connectés et surtout des librairies connectées (cf. Billet 1ère partie), quelle surprise !
Mais après lecture attentive, je mesure le défaut de compréhension de certaines études sur le monde du commerce et du livre.
Pivot dans lequel j'écris depuis des mois maintenant.
Dans mon esprit, un commerce connecté n'est pas un commerce qui a accès à internet comme le précise l'étude : "97% des libraires du territoire sont connectées à Internet".

Quand on parle de commerce "connecté", on parle de "connecté" au client !!!
Une librairie connectée est une librairie qui se doit d'être connectée à ses clients via le web.
C'est une librairie qui donne accès à internet à ses clients.
C'est une librairie qui donne accès à son site web depuis son magasin.
C'est une librairie qui a un site web (44% des libraires)
C'est une librairie qui vend sur le web (1/4 des libraires qui ont un site web, donc 11% !)
C'est une librairie qui partage et échange sur le web (Réseaux sociaux)
Etc. ...

Ce que j'appelle une librairie connectée et omnicanal, c'est tout cela en même temps.
Ce que Hubert Guillaud a appelé l'hybridation.
Ce nouveau commerce capable d'offrir tous ces services et ce, "sans couture" comme on le dit dans les milieux du marketing commercial.
Il est toujours surprenant pour moi de constater le manque de culture du commerce et du web qui sévit dans les métiers du livre en général et de la librairie en particulier...

Pour preuve, page 17 : "Sites internet et blogs de libraires sont encore peu présents sur la toile" :

44% ont développé un site web
19%, un blog

Et plus : 1/3 ont un compte Facebook (/ 14 millions de Français)

Et page 18 : "Seulement 1 site web sur 4 est un site marchand transactionnel"
1/4 de 44%, ça fait combien ?

Enfin, page 19 : "Le livre numérique, grand absent des librairies indépendantes"

Et dans le focus : les libraires parlent du livre numérique, de lire : "Le libraire est difficilement compatible avec le livre numérique"
Etc. ...

Deux remarques de libraires dans la salle :

"Pourquoi développer un site web, investir, pour des clients infidèles ?"

"Quand j'ai ouvert mon site web, le but n'était pas de faire du chiffre d'affaire, mais d'être visible"

Visible pour qui et pour quoi faire ?

Ces remarques me font penser à un extrait du billet de Christian Faure, sur la frilosité française à utiliser la prospective comme outils de stratégie et de décision :

"Tout va trop vite pour que nous ayons le temps de tout essayer et certaines décisions sont trop lourdes de conséquences pour que nous puissions prendre le risque d’en faire l’expérience"

Internet concurrent des magasins ?

Difficile de lire et d'entendre cela quand on veut défendre et promouvoir la librairie de demain.
L'e-commerce n'est pas un concurrent des magasins s'il n'est pas pensé en tant que tel.
C'est un complément, un prolongement de la vente.
L'erreur à mon sens, est de considérer internet à part entière.

Voici un exemple de stratégie à suivre :




Cela revient à redonner, au minimum, au vendeur, autant d'information que le client. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Le client est mieux équipé (smartphone, web...) et donc mieux informé que le vendeur !
Quelle valeur ajoutée reste-t-il au vendeur ?
Le conseil ? Il est algorithmé...
Nous sommes "revenus" au client "singulier", madame Michu du temps où l'épicier connaissait chacun de ses clients.
"Revenu" : lire Seth Godin, "Nous sommes tous singuliers"

Or, la vente repose sur la connaissance de celui à qui on vend... d'autant plus aujourd'hui avec le web...

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