La librairie est morte, vive la... ?

La quoi ?
Le monde de la librairie vit une mutation sans précédent, le commerce électronique et la dématérialisation du livre .
Comment les libraires doivent-ils s'adapter à cette nouvelle donne ?
Si la librairie d'aujourd'hui est morte, alors quelle sera-t-elle demain ?

samedi 15 novembre 2014

L'imprimerie va-t-elle "bousculer l'avenir" ?














Photo : novembre 2014

Bousculons l'avenir !

Il y'a longtemps que je n'avais pas lu de billets aussi intéressants et clairvoyants.

Au passage un grand merci à Yves pour son excellente veille propulsée sur son blog : Yat & Print media.

J'aurais même pu en faire un plagiat public comme j'ai commencé à le faire depuis quelques mois maintenant mais ses billets sont tellement complets qu'ils méritent un petit résumé, et je ne peux que vous inviter à les lire intégralement tant ils abordent, au-delà de l'imprimerie, toutes les problématiques liées au choc numérique, notamment du point du vie (lapsus : vue) des modèles d'affaire...
Et que l'on ne peut accueillir le numérique sans se poser également la question de la formation et du management...

"Bousculer l'avenir", à lire ici.
"La transformation numérique...", à lire ici.

Une seule remarque cependant, la non prise en compte par Eric Hazan de la mise sur orbite progressive de l'économie collaborative qu'induit la (r)évolution numérique dans la société et donc dans les entreprises.

Deux phrases m'ont marqué : 

"Cette transformation va toucher, à des degrés divers, toutes les entreprises de tous les secteurs, avec des niveaux de maturité différents. C’est un peu une cible mouvante : on observera dans 3 à 5 ans l’impact de ce qui est inventé aujourd’hui. En revanche, les entreprises sont en train de s’adapter à ce qui a été inventé il y a 3 à 5 ans, mais tout le monde ne s’adapte pas à la même vitesse. Une entreprise qui ne bouge pas aujourd’hui sera de plus en plus décalée." Eric Hazan

Cela laisse imaginer la posture à prendre dès à présent pour nos métiers du livre et de la lecture...

"Il s’agit de bien comprendre que le papier (livre ?) est un moyen de communication parmi d’autres et que l’évolution des moyens de communication va vers moins de papier. Les imprimeurs (éditeurs et libraires ?) ont alors tout intérêt à accroître leur expertise sur les autres types de supports ou de canaux de communication." Joe Webb (nom prédestiné !;)

Pour Eric Hazan, les 4 freins à la transformation numérique :

  • les rigidités organisationnelles
  • le déficit de compétences numériques
  • le manque de ressources financières
  • le manque d’implication visible des dirigeants

Je suis complètement en phase quand il parle de "changement culturel" dans l'entreprise, la mode du vocabulaire des consultants parlerait de modifier l'ADN... Mais on sait (et je le dis par expérience) comme il est difficile d'accompagner le changement dans les entreprises, qui, comme tout être vivant acculé par la peur de l'avenir, se tient prostré... (Le Gaulois n'a peur que d'une chose : que le ciel lui tombe sur la tête, dixit Asterix/Goscinny).

Les 5 dimensions du changement sur l'entreprise et l'ebitda : 
  1. le numérique augmente la pression concurrentielle (notamment des pure players)
  2. le numérique transforme l’expérience client en la rendant multicanal (on parle alors de cross canal, voire d'omni canal, d'"expérience d'achat sans couture")
  3. le numérique bouleverse l’offre de produits et de services (le modèle d'affaire des librairies restera-t-il exclusivement la vente de livres papier, quels sont les relais de croissance envisageables, quels services... ?)
  4. le numérique permet aux entreprises de prendre des décisions mieux éclairées, grâce au big data (Enorme retard de la part des libraires (CRM) et des éditeurs... Il y a un enjeu de partenariat équilibré entre eux à imaginer... Les offres de streaming francophones comme Cyberlibris par exemple peuvent aider les éditeurs et les libraires en ce sens.)
  5. la transformation numérique des processus (Le Saas, la mutualisation, le cloud sécurisé, l'open source... bien des pistes sont à explorer !)

La formation... (appelée de ses voeux par Fleur Pellerin)
Qui forme les futurs libraires aujourd'hui ?
Qui forme les chefs d'entreprise / libraires d'aujourd'hui ?
Les libraires sentent-ils le besoin d'être accompagnés dans cette transformation numérique, tant dans les changements de la société, de leur entreprise, des supports qu'ils vendent, e-commerce et ebooks ?

Les libraires et les éditeurs font-ils parties des "beginners" (1) ou des "conservatives" (2) cités dans le l'excellent rapport Lemoine, page 53 ?

(1) Beginners : Ces entreprises ont adopté l’usage des e-mails, ont un site internet et utilisent une variété importante de logiciels, mais elles sont lentes et sceptiques quant à une adoption plus avancée des outils numériques tels que les réseaux sociaux, les applications mobiles, ou les outils de Big Data. 

(2) Conservatives : Ces entreprises ont délibérément choisi de ne pas faire du numérique une priorité stratégique, bien qu’elles aient souvent une gouvernance claire sur l’adoption et la diffusion des nouvelles technologies dans leur entreprise.

La "hiérarchie aplatie" (je préfère horizontale) en interne de l'entreprise pose aussi la question en externe, c'est à dire des nouveaux leviers de partenariat à trouver entre les acteurs, d'abandonner la "chaine" d'enchainement du li(v)re pour imaginer et construire un autre écosystème commun moléculaire du li(v)re.
Quand je parle d'acteurs, j'inclus bien sûr le client/lecteur, les auteurs, les éditeurs...etc. 

Prêt à être bousculé ou à bousculer ?

Le livre et la lecture vous tiennent en joie !

2 commentaires:

  1. L'impression est le passage clé lors de la fabrication d'un livre.

    Il ne peut aller que de l'avant !

    RépondreSupprimer
  2. C'est vrai: tout le monde ne s’adapte pas à la même vitesse! Il peut être que les libraires sont moins vit mais les livres ne peuvent pas mourir. Seulement il y va à changer!

    RépondreSupprimer