La librairie est morte, vive la... ?

La quoi ?
Le monde de la librairie vit une mutation sans précédent, le commerce électronique et la dématérialisation du livre .
Comment les libraires doivent-ils s'adapter à cette nouvelle donne ?
Si la librairie d'aujourd'hui est morte, alors quelle sera-t-elle demain ?

mercredi 6 mai 2015

Amz, killer ?




 Tout est un question de virgule...






 L'un des derniers articles parus sur Amz est particulièrement intéressant.

Il y a quelques années maintenant, je me disais que la librairie du futur devait être à peu prêt le lieu de ce qu'est et fait Amz en ligne.
En y ajoutant notre touche française, celle de la rencontre des cultures, celle de l'histoire transverse de notre territoire, riche des échanges, des partages et des fusions.
Celle du respect des autres et de chacun, celle de la mise en valeur de nos savoirs, qu'ils soient "littéraires" et"scientifiques".
Celle, encore, du respect des auteurs, des œuvres et de ceux qui leur font rencontrer un public : lecteurs, libraires, bibliothécaires, aujourd'hui blogueurs... Bref tous ceux qui aiment à promouvoir le li(v)re.
Ce que fait aussi, il faut le reconnaitre Amz.




Or, la librairie du futur, dont je rappelle que le rapport Lemoine a consacré la formule, devait à mon sens, aller chercher son salut dans l'hybridation de tout ce qui change notre société et les clients (nous) qui la composons aujourd'hui :


 la relation client, le li(v)re, le design des points de vente, la consommation et l'économie collaboratives, la technologie (contenus, formats, supports...etc.), l'expérience client, la convivialité, le management, l'impression (POD...)... et bien d'autres choses encore.

Mais dans ce dernier article, je comprends en quoi Amz poursuit un chemin foncièrement génétique, celui de l'efficacité, pour ne pas dire de l'efficience et tous les termes voisins que sont productivité, rendement...etc.
Vous me direz que c'est bien la fin de toute entreprise ? Certes.
Ce qui me gêne n'est pas le fond (encore que), mais la forme.

Ce qu'Amz est en train de faire, c'est la suppression de l'humain dans toutes les transactions. C'est déjà le cas (Cf. la robotisation de ses centres de logistique, voire le traitement de ses salariés, humains robotisés, à quand les robots humanoïdes ?...), mais en s'attaquant au retail, et en y intégrant tous les derniers joujoux technologiques : cameras, capteurs sensoriels, RFID, paiement sans contact... etc., nous entrons dans un monde de la déshumanisation, dans lequel, le seul humain est le client qui se fait calculer sous tous les angles, et repart tranquillement en ayant pris ses articles et payé juste en passant devant une usine à robots observateurs, reconnaisseurs, calculateurs, "transactionneurs"...

Quel progrès !

Je pense qu'aujourd'hui que le chemin est bien celui d'humaniser la platerforme web et non de déshumaniser le point de vente.
C'est en ce sens, que doit s'organiser la résistance, dont la France pourrait être le porte étendard. Non, en se cachant derrière de vils raisons de refus de la technologie mais bien en s'en servant pour ce qu'elle est : un outil, à notre service.

J'aime la France, non quand elle est recroquevillée dans son village gaulois, en attendant que le ciel lui tombe sur la tête, mais de celle qui absorbe les nouveautés pour les digérer, les transformer, les recréer et les partager pour un monde plus juste et respectueux des droits de l'humanité.

C'est bien un contre-pied qu'il faut prendre et je me réjouis de la stratégie d'Amz qui laisse un champ d'exploration et de créativité inespéré à notre métier.

Nous en reparlerons très prochainement, il est peut-être temps de montrer ce que pourrait être la librairie du XXIe siècle, la librairie du futur.

Le temps de la résistance active est venue.

"Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s'enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l'on sait et la résistance à l'oppression."
Albert Camus

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