La librairie est morte, vive la... ?

La quoi ?
Le monde de la librairie vit une mutation sans précédent, le commerce électronique et la dématérialisation du livre .
Comment les libraires doivent-ils s'adapter à cette nouvelle donne ?
Si la librairie d'aujourd'hui est morte, alors quelle sera-t-elle demain ?

samedi 30 novembre 2013

Pourquoi ? Eloge du sens ou de l'inspiration ? (vidéo)

"Ce que les gens achètent ce n'est pas ce que vous faites, mais pourquoi vous le faites"

Un billet différent des autres ?

Depuis des mois, je me pose la question : "Comment définir le progrès aujourd'hui ?"
Amis lecteurs, si d'ores et déjà, vous avez des livres à me conseiller, je suis preneur !
Un vrai sujet de philo du bac, non ?

Dans un autre genre, ce n'est pas cette vidéo de Simon Sinek qui m'apporte plus de clarté.
Quoi que.


L'essentiel y est dit.
Dans le livre que j'ai écrit il y a presque trois ans maintenant, je parlais de charte, de marketing 3.0, de la nécessité pour le libraire de reconquérir le sens de son Métier et de le communiquer.
Outre le côté "gourou" de cette vidéo, durant laquelle Simon répète plusieurs fois (je l'ai déjà écrit deux fois ici ;) :
 "Ce que les gens achètent ce n'est pas ce que vous faites, mais pourquoi vous le faites"
il a le mérite de remettre les choses dans l'ordre.

En septembre 2011, j'écrivais un billet sur la LIQ, Librairies Indépendantes du Québec, que je vous invite à relire ici.
Les choses ont-elles évolué ?

Cette vidéo de Simon a le mérite de (re) poser la question !

Mais pourquoi donc faites-vous le métier de libraire ?

La réponse à cette question semble tellement simple qu'à chaque fois que je la pose, je suis réellement surpris des réponses.

L'indépendance, diront certains.
Parlons-en, justement.
Lisez ce billet sur le site des éditions Inculte, je cite le libraire (Emmanuel Requette, librairie PTYX à Bruxelles) :

"La librairie (PTYX) est née du constat suivant : l’appellation « indépendante » ornant le fronton de la plupart des librairies était devenue usurpée. Ce vocable ne faisait plus que délimiter une réalité d’actionnariat. Etait vantée comme indépendante la librairie ne faisant pas partie d’un groupe. Alors même que l’indépendance ne se juge pas sur le seul critère d’une logique de groupe. Etre indépendant c’est l’être certes face à des demandes managériales mais aussi vis-à-vis de réalités commerciales, dont les premières n’en sont que les émanations. Il est bien de se dire « seul maître à bord » quand la « dure réalité commerciale » (qui a d’ailleurs parfois beau dos) vous impose, à compétences égales, les mêmes choix que ceux qui sont « gouvernés ». Partout les mêmes tables, les mêmes livres, les mêmes bandeaux. Et c’est le constat connexe de pouvoir faire autre chose (et de le vouloir très très fort) qui m’a décidé à me lancer."

C'est courageux. Mais, c'est dit.

Donc, si je reprends la logique de Simon, avant de dire à vos clients ce que vous faites (et ce que vous êtes ou dites être) : libraire qui vend des livres, il serait important de leur dire : pourquoi vous vendez des livres. Le : comment vous vendez des livres, devra en découler.

Cela me rappelle d'ailleurs une formation en management, la seule qui ait vraiment compté pour moi (merci Bruno), pendant laquelle le formateur, le Bruno en question, m'affirma pendant le déjeuner, alors que je l’assenais de questions sur le rapport management/résultat, la phrase suivante (et que l'on retrouve dans la vidéo de Simon) : "Le chiffre d'affaire n'est qu'une conséquence".

Alors, pourquoi donc faites-vous le métier de libraire ?

Le livre et la lecture vous tiennent en joie !

samedi 23 novembre 2013

La librairie connectée : objectif à atteindre (vidéo)

Qu'est ce qu'un magasin connecté ? L'exemple de Darty.

Cela fait quelques mois, voire quelques années (depuis 2011) que je vous parle de commerces connectés, de librairies cross canal ou omni canal...etc.
Et bien le déploiement est en cours dans le commerce en général.
Quid de la librairie ?
En commerce de biens culturels, la Fnac avait donné le ton sans vraiment me convaincre.
Nous avions aussi cité l'expérience de Milonga.

Cette fois-ci, c'est Darty qui frappe fort avec un concept beaucoup plus abouti, qui remet sur un pied d'égalité le vendeur et le client.
Il n'est pas difficile d'imaginer les avantages d'un tel système en librairie.

Traduction :

Web to store, store to web, digital store... Tous ces termes définissent la volonté de fusionner magasin et site web commerçant de l'enseigne.
Il est à noter que connecter un magasin ne suffit pas, il y a un travail sur le design/merchandising du magasin et que dire de la formation des vendeurs... Mais c'est un autre sujet.

Tout l'intérêt d'un magasin connecté est de présenter in situ son offre localisée, son coeur de l'offre.
Dans le vocabulaire de la librairie, on parlerait de fonds, du choix de référencement du libraire.
Le point fort d'un magasin connecté comme Darty, c'est de pouvoir s'appuyer sur un référencement supplémentaire (celui auquel le client accède sur le site web de l'enseigne), celui de la base logistique qui stocke l'ensemble des références Darty.
En clair, un vendeur peut avoir en magasin, 3 000 références mais pouvoir en proposer 10 000, stockées cette fois-ci dans ses entrepôts logistiques. Auparavant, les clients pouvaient s'informer sur ce référentiel et commander en ligne, le vendeur n'ayant, lui, accès qu'à la base générale sans pouvoir commander aussi rapidement que le client, voire n'avoir accès qu'à sa base magasin.
Aujourd'hui le vendeur a les mêmes outils que le client (un smartphone Galaxy Note) et peut naviguer avec la même efficacité que le client.
Enfin ! Me direz-vous !

Imaginez cela en librairie !
Il faudrait certes, que les libraires, quelque soit leur taille, aient accès à un stock disponible immédiatement, localement, pourquoi pas (des solutions existent).
Le but serait d'avoir un choix assumé en librairie (le fonds) tout en ayant une offre beaucoup plus large et plus puissante sur son site web, livrable en librairie (click & collect ou mortar), ou directement chez le client.
Moins de références en magasin permettrait de réduire le coût du stock et la surface, donc le loyer, d'aérer, d'espacer, bref de rendre la librairie agréable. Imaginez demain couplé avec le POD...

Etre équipé d'une borne ou d'une tablette change le rapport au client.
Le libraire n'est plus en face à face mais côte à côte avec le client. On ne se déplace plus vers un PC, on se promène en magasin avec son écran.
On peut consulter toutes les références (stock et prix en temps réel), supprimant ainsi la cloison entre le magasin et le web.
L'intérêt pour le libraire est double car depuis sa tablette il pourrait enfin conseiller la lecture numérique, voire faire les démonstrations dont les clients ont besoin en terme de eBooks enrichis.

L'idée de Darty de connecter les tablettes à des (grands) écrans en magasin est judicieux.
Souvent, les bons vendeurs parlent un peu fort, histoire de conseiller les autres clients à proximité. Avoir un écran, avec cette technologie du "projeté de fiche", permet au vendeur de montrer à son client mais aussi à ceux à proximité ! On n'a rien inventé comme je le dis souvent, mais adapté à un nouvel environnement, avec un nouvel outil.

Le point fort, à mon sens, est la connexion au système d'encaissement, le vendeur peut opérer la vente jusqu'au bout, en mettant le produit choisi au panier, soit le client règle auprès du vendeur en CB, soit le vendeur envoie l'information pour règlement en caisse.
Demain, tout sera réglé depuis le smartphone (technologie NFC).

Démonstration :



DARTY lance son magasin connecté par NEOMAG-TV
 
Un point qui semble manquer (à vérifier) : l'intégration des médias sociaux. Le vendeur, au-delà de son rôle de conseil rassurant le client, peut appuyer ses arguments sur les avis des clients Darty.
La boucle est bouclé.
Boucle car nous pensons que la chaîne de valeur du livre a tout intérêt à évoluer vers une boucle de valeur du li(v)re.

Demain la librairie connectée ?

Le livre et la lecture vous tiennent en joie !

jeudi 21 novembre 2013

Boîte à outils / 5 : Etude de Noël 2013 (Deloitte)

La 16e édition de l’étude de Noël réalisée par Deloitte, porte sur les intentions d’achat des consommateurs européens à l’occasion des fêtes de fin d’année 2013.

Principales tendances de l’étude :
  • "Les Français envisagent de consacrer en moyenne un budget de 531€ à leurs dépenses de Noël, soit une légère baisse de 0,9 % par rapport à 2012"
  • "Plus que jamais, Noël reste la fête sacrée des enfants pour les Français. Ils privilégieront nettement les cadeaux aux enfants qui représenteront 47% de leur budget cadeaux au détriment des cadeaux pour les adultes qui feront l’objet d’arbitrages"
  • "Comme en 2012, l’argent et les livres restent les cadeaux les plus souhaités, avec un net retrait de l’engouement des Français pour le high-tech (smartphones et tablettes)"
  • "Les cadeaux les plus offerts seront les livres, suivis par les chocolats, les parfums et les cosmétiques (palmarès inchangé par rapport à l’année précédente)"
  • La part d'internet sera prépondérante sur certains secteurs, comme les livres (54% des achats de Noël sur ce produit seront faits sur le net)

Etude Noël 2013 par Deloitte from Vincent DEMULIERE

Bonnes ventes de Noël !

Le livre et la lecture vous tiennent en joie ! 

mercredi 20 novembre 2013

Boîte à idées / 1 : Le livre en attente (vidéo)

En ces temps difficiles, pourrions-nous imaginer en librairie proposer aux clients les plus aisés d'acheter un livre papier et/ou numérique et l'offrir aux clients qui en ont moins les moyens ?

Et les réseaux sociaux ne seraient-ils pas le meilleur "territoire" pour promouvoir ce genre d'action ?

L'exemple napolitain du café en attente et de la pizza à payer dans les 8 jours... donne quelques idées à creuser :

 

A moins que vous ne préfériez octroyer une promotion pour les clients polis comme ce bar de Marciac qui a décidé de mettre son café à 2€ mais d'octroyer le café à 1€80 s'il est commandé avec un... " s'il vous plait"

Eh bien, l'idée a germé dans l'esprit d'une librairie rouennaise : "Le rêve de l'escalier" qui depuis quelques mois s'est inspirée de cet exemple napolitain et propose à ses clients d'acheter et de laisser en attente un livre pour un inconnu.
En cette veille de Noël, l'idée a du bon. Elle est solidaire et permet aussi au libraire de communiquer de manière virale via les médias sociaux.

Voir la vidéo :



A vous de jouer !
Le livre et la lecture vous tiennent en joie !

vendredi 15 novembre 2013

La librairie plus que jamais... Plagiat II

"La bibliothèque, un projet.
Le projet d'établissement de la Bibliothèque de Lyon".

Tel est le titre du Magazine « Topo » et le titre de l'excellent article de
Gilles Eboli, directeur de cette même bibliothèque, et parus en septembre/octobre 2013. 
Lire l'article original ici.

Je ne pensais pas réitérer la forme plagiat que j'avais déjà utilisée dans un de mes derniers billets intitulés "Bouleversements stratégiques dans la distribution du livre... Plagiat I
Et pourtant...
Parfois il n'y a pas grand chose à ajouter, ou si peu. Remplacer "bibliothécaires" par "libraires", et "usagers" et/ou "publics" par "clients"...

A l'instar de notre société, de notre monde, c'est bien d'un souffle, d'une vision, d'un horizon à tracer pour paraphraser le livre d'un ami.
En voici donc un, d'horizon, et gageons que la librairie française sache un jour tenir ces mêmes discours, montrer un chemin similaire et construire cette belle ambition.
Ce qui semble être d'ailleurs le cas, de nos cousins québecois, qui depuis quelques années ont su montrer de l'indépendance, sans individualisme, et s'unir pour le meilleur du Métier de libraire à lire ici.

 
Le livre et la lecture vous tiennent en joie !